27 juin 2024 - 9 min de lecture
Les paiements numériques continuent de gagner du terrain en Belgique, avec des habitudes qui évoluent rapidement, notamment parmi les jeunes. Cette génération paie de plus en plus souvent par smartphone et via d’autres dispositifs portables, ou par le biais du code QR. C’est ce qui ressort du dernier Baromètre des Paiements Numériques, une étude Ipsos réalisée par la Vrije Universiteit Brussel pour le compte des partenaires Febelfin, Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline. Cette étude s’inscrit dans le cadre du « Digital Payment Day », une journée visant à promouvoir les paiements numériques en Belgique.
De manière générale, les paiements mobiles gagnent du terrain en Belgique. En 2024, près d’un Belge sur deux (49 %) a effectué cette année au moins un paiement mobile (par code QR et objet connecté confondus), ce qui représente une hausse par rapport aux 44 % enregistrés l’année précédente.
Zoals een smartphone, een smartwatch, enz.
En analysant de plus près les différentes options de paiement mobile, il apparaît que le paiement mobile avec code QR poursuit sa tendance à la hausse : plus de deux Belges sur cinq (42 %) ont ainsi déjà eu recours au paiement mobile avec code QR, alors que ce chiffre était de 36% en 2023. Les paiements mobiles avec objet connecté augmentent, eux aussi, mais de manière moins significative. En effet, un quart des Belges (26 %) déclare avoir eu recours au paiement avec un objet connecté, contre 21% en 2022.
Ce sont particulièrement les jeunes de 16 à 24 ans qui se distinguent par une utilisation plus importante des dernières technologies de paiement. Environ un jeune sur deux indique se sentir à l’aise avec les paiements mobiles avec un code QR (47 %) et les paiements mobiles à l’aide d’un objet connecté (50 %).
En outre, cette génération préfère désormais les paiements mobiles (34%) aux paiements par carte sans contact (32 %). Quant à savoir si la tendance se confirmera dans le futur, il semblerait que les paiements mobiles (par code QR et objet connecté) ont de beaux jours devant eux : 29% des personnes n’ayant pas encore adopté ce moyen de paiement considère l’essayer à l’avenir
Bien que 9 Belges sur 10 (89 %) aient déjà entendu parler de cryptomonnaies, ils sont encore très peu à en posséder (20 %). Ces chiffres restent stables par rapport à 2023.
Les cryptomonnaies sont clairement plus populaires chez les jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à en posséder. Ainsi, plus d’un jeune Belge sur deux (52 %) âgé entre 16 et 24 ans possède des cryptomonnaies, alors qu’ils n'étaient que 42 % à en avoir en 2023. Cette part diminue chez les 25-34 ans, bien qu’ils soient près de 2 sur 5 (36 %) à en posséder. La possession de cryptomonnaies diminue au fur et à mesure que l’âge augmente.
Comme en 2023, la principale motivation des détenteurs de cryptomonnaies reste l'investissement. C'est le cas de 30 % d’entre eux (contre 28 % l’année précédente). Une autre raison de posséder des cryptomonnaies est de pouvoir l’utiliser comme moyen de paiement (21%).
De manière générale, le secteur continuera de sensibiliser jeunes et moins jeunes aux risques associés à ces nouvelles formes de monnaie. L’éducation financière est très importante à cet égard pour permettre à tous de prendre des décisions financières en connaissance de cause.
En 2024, les paiements par carte sans contact continuent de s’imposer comme une méthode de transaction privilégiée en Belgique. Plus de 4 Belges sur 5 (82 %) disent avoir déjà utilisé cette méthode de paiement. À titre de comparaison, en 2020, seulement 47 % déclaraient avoir déjà effectué un paiement par carte sans contact
Les paiements par carte sans contact restent appréciés pour leur sécurité et rapidité. Ce mode de paiement est désormais ancré dans les habitudes des Belges. Plus de trois quart (77%) d’entre eux indiquent être à l’aise avec le paiement par carte sans contact (contre 43% avant la crise du coronavirus). Cette tendance à la hausse se renforce en outre chez les 45-54 ans : ils sont 84% à utiliser les paiements par carte sans contact avec aisance.
Enfin, près de deux Belges sur cinq (39 %) déclarent que s’ils devaient choisir parmi toutes les formes de paiements disponibles, ils privilégieraient le paiement par carte sans contact. Cette tendance se reflète dans presque toutes les catégories d’âge jusque 65 ans, sauf celle des 16-24 ans, qui marque une préférence nette pour les paiements mobiles.
Comme l’an dernier, plus de 4 Belges sur 5 (82 %) préfèrent les paiements numériques. Les chiffres du Baromètre démontrent d’ailleurs que les consommateurs belges paient plus souvent par voie électronique qu'en espèces dans les magasins physiques.
Les chiffres attestent également que les jeunes de 16 à 24 ans ont moins tendance à utiliser du cash que le reste de la population belge. En effet, moins d’un jeune sur deux (47 %) déclare en avoir utilisé récemment, alors que cette proportion monte à 60 %, tous âges confondus.
Les achats en ligne restent très populaires : plus de 4 Belges sur 5 déclarent avoir déjà effectué un achat en ligne (87% en 2024 contre 85% en 2023).
De manière générale, les consommateurs belges achètent le plus souvent des produits ou services sur internet au moyen de leur carte de débit. Toutefois, pour des achats en ligne inférieurs à 25 euros, ils utilisent moins souvent une carte de débit (30 % en 2024 contre 36 % en 2023). Par rapport à 2022, ils utilisent aussi plus souvent une application bancaire ou une application de paiement comme Payconiq by Bancontact pour de petits montants.
En ce qui concerne les achats supérieurs à 50 euros, les consommateurs belges utilisent, outre leur carte de débit et application bancaire, régulièrement leur carte de crédit. Par rapport à l’année dernière, on constate également une hausse dans l’utilisation de la carte de crédit chez les jeunes de 16 à 24 ans ayant fait des achats en ligne récemment.
Le 1er juillet marque le Digital Payment Day. Il y a quelques années, les partenaires Febelfin, Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline ont initié cette journée dédiée aux paiements numériques pour encourager les consommateurs à privilégier les paiements numériques.
En 2022, cette date coïncidait aussi avec l’entrée en vigueur de la loi généralisant les paiements numériques dans tous les commerces et professions libérales en Belgique. Cette loi permet aux consommateurs de payer avec un moyen de paiement électronique dans tous les commerces (en plus du cash).
Selon les dernières statistiques, plus de 7 Belges sur 10 connaissent cette législation, ce qui marque une légère augmentation par rapport à 2023 (66 %). Autre point positif : de moins en moins de Belges se retrouvent dans une situation où le paiement par voie électronique leur est refusé (58 % en 2024 contre 63 % en 2023). Et lorsque le cas se présente, plus d’un Belge sur 10 (12 %) préfère annuler la transaction et quitter le commerce. Il est à noter que cette proportion est plus élevée chez les jeunes de 16 à 24 ans : 18 % refusent la transaction si aucun paiement électronique n’est possible.
Nous vivons donc dans un environnement de plus en plus favorable aux paiements numériques. Nous constatons aussi une modification dans les habitudes de paiement des jeunes. Compte tenu de cette évolution, il est tout à fait possible qu’un jour, les paiements mobiles deviennent la norme. À suivre…
Le Baromètre des Paiements Numériques compile les résultats d’une enquête menée par la Vrije Universiteit Brussel sur les tendances dans le domaine des paiements en Belgique. Cette recherche a été menée au sein du département d'Économie appliquée par le Dr. Leo Van Hove, Professeur d'Économie monétaire et la Dr. Ellen Van Droogenbroeck, Professeure en Macroéconomie et Statistiques. Au cours du mois de mars de cette année, un échantillon représentatif de 1.116 Belges a été interrogé en ligne et par téléphone sur ses habitudes et préférences en matière de paiements. Les résultats permettent de mettre en lumière les comportements des Belges dans le domaine des paiements et de retracer l'évolution des paiements numériques. Le Baromètre s’inscrit dans le cadre d’initiatives visant à promouvoir ces derniers. Il a été lancé en 2020 et les premiers résultats ont été publiés en 2021.