15 mai 2021 - 9 min de lecture
Febelfin et ses partenaires - Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline - lancent le baromètre annuel des paiements numériques, en collaboration avec la VUB. Après un an de crise, les chiffres traduisent quelques tendances frappantes.
Depuis des années déjà, les paiements numériques progressent et la pandémie actuelle ne fait que renforcer cette tendance. De plus en plus de personnes délaissent les billets et les pièces comme tels et utilisent leur carte bancaire ou leur smartphone. C'est ce qui ressort d’une récente étude menée par les partenaires Bancontact Payconiq Company, Febelfin, Mastercard, Visa et Worldline, organisée en collaboration avec la VUB : après un an de coronavirus, seuls 13% des Belges préfèrent encore payer en espèces et 70% ont déjà payé au moins une fois sans contact.
La Vrije Universiteit Brussel a réalisé une enquête sur les tendances dans les paiements et a compilé les résultats dans le Baromètre des paiements numériques. Au cours des mois de mars de cette année et de l'an dernier, un échantillon représentatif de respectivement 1.176 et 1.181 Belges a été interrogé en ligne et par téléphone sur ses habitudes et préférences en matière de paiement. Les résultats permettent de vérifier l'impact de la crise du coronavirus sur le comportement des Belges en matière de paiement et de retracer l'évolution des paiements numériques.
Cette enquête a été menée au sein du Département d'économie appliquée (Department of Applied Economics) par le professeur Leo Van Hove, professeur d'économie monétaire, et le Dr Ellen Van Droogenbroeck, chercheuse postdoctorale et professeure invitée.
Un premier résultat clé de l'étude est la percée déterminante des paiements par carte sans contact, et ce dans toutes les tranches d'âge. Alors qu'en 2019, 1 personne sur 3 avait payé sans contact au moins une fois, ce rapport est passé à près d’une sur deux (47%) en 2020. Après un an de crise du coronavirus, 7 Belges sur 10 se sont familiarisés avec les paiements par carte sans contact. Une augmentation frappante de pas moins de 50% depuis le début de la pandémie. La crise a clairement été un déclencheur pour tester les paiements sans contact.
Étonnamment, c’est dans les tranches d'âge les plus élevées que le paiement sans contact a le plus séduit. Ainsi, les 65-74 ans sortent en particulier de la norme : 76% d’entre eux ont payé au moins une fois sans contact, contre seulement 36% l'an dernier. Et parmi tous ceux qui ont payé au moins une fois sans contact, les tranches d'âge les plus élevées indiquent en fait être plus familières avec ce système que le groupe des jeunes (16-24 ans). Contrairement à ce que la plupart des gens imaginent, les paiements sans contact ne sont pas l'apanage des jeunes générations.
Le paiement par smartphone en magasin physique progresse également, bien que de manière moins prononcée. Les Belges sont plus nombreux qu'avant la crise à avoir effectué au moins un paiement mobile dans un magasin physique : 35% en 2021 contre 30% l'an dernier, avant le début de la crise. La relation avec l'âge est à l'opposé de ce que nous avons observé pour les paiements par carte sans contact : les paiements mobiles dans les magasins physiques sont ainsi les plus populaires parmi les groupes d'âge inférieurs ; les plus de 55 ans sont moins familiarisés avec ce mode de paiement.
L'augmentation la plus notable se retrouve chez les 16-24 ans : le paiement mobile est devenu le moyen de paiement préféré pour un quart d'entre eux l'an dernier. Auparavant, ce chiffre n'était que de 9%. La moyenne de toutes les tranches d'âge était de 8% et a augmenté en un an pour atteindre 14%.
Pour l'instant, tous âges confondus, seuls 4 Belges sur 10 se disent à l'aise pour payer par smartphone dans un magasin physique. Pour les paiements sans contact, ils sont 7 sur 10. Toutefois, un tiers des personnes qui n’utilisent pas leur smartphone pour effectuer un paiement, envisage de le faire dans l'avenir. Auparavant, ils n’étaient qu’un quart.
De moins en moins de personnes considèrent les espèces comme leur moyen de paiement préféré. C’est aussi ce qui ressort des chiffres et cette évolution correspond aux prévisions. La baisse de popularité de l'argent liquide se poursuit, quel que soit l’âge de l’utilisateur (de 16% à 13%), mais elle est plus sensible chez les participants les plus jeunes et les plus âgés de l'enquête. Il est étonnant de constater que la tranche d'âge la moins attachée à l'argent liquide (9 %) est celle des 65-74 ans.
Cette tendance est également perceptible dans nos portefeuilles : 6 % des Belges n’ont jamais d'argent liquide sur eux et 42 % n'ont pas plus de 20 euros. En moyenne, les Belges avaient 55,60 euros de liquidités dans leur portefeuille en 2021, contre 61,20 euros avant la crise du coronavirus. Sans surprise, le nombre de paiements en espèces a fortement diminué : une impressionnante chute de 39 % en un an.
De manière générale, on constate que depuis le début de la crise, les Belges qui aiment payer par carte préfèrent le faire sans contact. Chez les plus jeunes et les plus âgés, catégories où l'on constate encore un engouement relatif pour les paiements en espèces, on observe également un glissement de l'argent liquide vers les paiements par carte via le terminal. Les paiements par smartphone sont à nouveau surtout populaires auprès des jeunes.
La carte sans contact est désormais le moyen de paiement préféré de 36% des Belges (contre 16% l'an dernier) ; 37% des gens préfèrent encore insérer leur carte dans le terminal (contre 60% en 2020). Seuls 13 % continuent de ne jurer que par l'argent liquide.
Le fait que de plus en plus de Belges préfèrent payer par voie numérique est une tendance qui date de ces dernières années et qui s'est accélérée depuis l'éclatement de la crise du coronavirus. Néanmoins, le baromètre des paiements numériques met en évidence quelques résultats notables : par exemple, c’est chez les 65-74 ans que l'argent liquide est le moins populaire, peut-être pour des raisons d'hygiène. Le groupe actif le plus vulnérable a manifestement commencé à éviter l'argent liquide.
Mais le constat majeur reste le succès des paiements par carte sans contact à tous les âges. Si les paiements par smartphone sont plutôt populaires auprès des 16-24 ans, ce n'est pas du tout le cas des paiements par carte sans contact.
En outre, nous avons constaté que l'écart entre la popularité des paiements numériques et celle des paiements en espèces s'était accru : 87 % choisissent les paiements numériques. Rien d’étonnant puisque tout le monde en connaît les avantages : c'est rapide, sûr, convivial et hygiénique. Cette dernière spécificité est sans doute un des facteurs expliquant les résultats les plus remarquables de cette enquête.
Bref, la crise est un élément moteur qui vient nous faire avancer vers une société où les solutions numériques rendent la vie plus facile et plus sûre.
Le Baromètre des paiements numériques s’inscrit dans le cadre de l’initiative Digital Payment Day, une initiative lancée par l'organisation faîtière Febelfin, en collaboration avec des partenaires du secteur des paiements : Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline. Chaque année ce jour-là, nous publions les résultats de nos enquêtes scientifiques sur les paiements numériques et promouvons ces derniers.