29 avril 2020 - 11 min de lecture
Lorsque le crédit exige un acte par devant notaire, ce crédit ne sera inclus dans les statistiques que lorsque cet acte aura été passé. Or, durant la seconde moitié du mois de mars, plus aucun acte n’a pu être passé du fait des mesures prises par le gouvernement dans le contexte de la crise du coronavirus. Cependant, l'impact de cette crise sur les chiffres des crédits octroyés n’apparaîtra clairement que dans les prochains mois
Les mesures de confinement prises par le gouvernement dans le cadre de la crise du coronavirus ont déjà eu un impact, toutefois limité, sur ces chiffres puisqu'elles sont entrées en vigueur dans la seconde moitié du mois de mars.
Lorsque le crédit exige un acte par devant notaire, ce crédit ne sera inclus dans les statistiques que lorsque cet acte aura été passé. Or, durant la seconde moitié du mois de mars, plus aucun acte n’a pu être passé du fait des mesures prises par le gouvernement dans le contexte de la crise du coronavirus. Cependant, l'impact de cette crise sur les chiffres des crédits octroyés n’apparaîtra clairement que dans les prochains mois.
Au premier trimestre 2020, environ 48.000 contrats de crédit hypothécaire ont été conclus pour un montant total d‘environ 6,3 milliards EUR (hors refinancements). Ceci représente une baisse du nombre des contrats de crédit octroyés d’environ 22,5% par rapport au premier trimestre de l’an dernier. Le montant des crédits accordés étant inférieur de 24,2 % à celui de la même période de l’année précédente. C’est ce qui ressort des statistiques relatives au crédit hypothécaire publiées ce jour par l’Union professionnelle du Crédit (UPC).
Les 58 membres de l'UPC représentent ensemble environ 90% du nombre total de crédits hypothécaires nouvellement octroyés (ce que l'on appelle la production). L'encours total du crédit hypothécaire des membres de l’UPC fin mars 2020 s’élève à environ 237 milliards EUR.
La suppression du bonus logement (woonbonus) en Flandre à la fin de l'année dernière et le fait que, par conséquent, de très nombreux emprunteurs ont avancé leurs projets de financement (achat, construction et rénovation) à fin 2019 afin d’encore pouvoir bénéficier avec certitude du régime favorable du woonbonus encore en vigueur à cette époque en Flandre ont abouti à un net tassement des prêts au premier trimestre de 2020.
Les taux très bas des crédits hypothécaires des dernières années étaient toujours d’application au premier trimestre de 2020. Sur la base des chiffres publiés par la Banque Nationale de Belgique, ces taux s’élevaient en février à 1,59% (pour les crédits à taux variable avec une période initiale de fixité du taux entre 5 et 10 ans) et à 2,07% (pour les crédits avec une période initiale de fixité du taux de plus d’1 an et de moins de 5 ans).
On trouvera ci-dessous les principaux constats pour le premier trimestre de 2020 par rapport au premier trimestre de 2019 :
Les refinancements ne sont pas pris en compte dans ces chiffres.
Le nombre de demandes de crédit, hors celles relatives aux refinancements externes, a connu au premier trimestre 2020 une diminution de presque 16% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le montant sous-jacent des demandes de crédit a également connu une baisse de plus de 10%.
La diminution du nombre de demandes de crédit s’est manifestée pour presque toutes les destinations. Le nombre de demandes de crédit pour l’achat d’un logement (-10.221) a diminué de 18,7%, celui pour l’achat + rénovation d’un logement (-719) de 13,4%. Le nombre de demandes de crédit pour la construction d’un logement (-1.934, soit -16,8%) et pour la rénovation d’un logement (-1.258, soit -7%) a également reculé, tout comme le nombre de demandes de crédit pour d’autres destinations (-990, soit -15,3%).
Garage, terrain à bâtir, ...
Par ailleurs, au cours du premier trimestre de 2020, seul le nombre de demandes de refinancements externes a connu une augmentation de presque 20%.
Au cours du premier trimestre de 2020, le nombre de crédits octroyés, hors refinancements externes, a connu une diminution de 22,5% par rapport au premier trimestre 2019. Le montant correspondant a diminué de 24,2%.
Le montant total des crédits octroyés au premier trimestre retombe, après trois très fortes années, au niveau – néanmoins toujours élevé – de 2016.
Au premier trimestre 2020, environ 48.000 nouveaux crédits ont été octroyés pour un montant total de quelque 6,3 milliards EUR – hors refinancements externes.
Par rapport au premier trimestre de l’année précédente, on observe une diminution du nombre de contrats au niveau de la plupart des destinations.
Comparativement au premier trimestre de 2019, le nombre de crédits contractés pour l’achat d’un logement (-10.417) a diminué de 30,8%. Le nombre de crédits pour l’achat avec transformation (-602) a diminué de 21,9%, tout comme le nombre de crédits de construction (-2.410), qui a connu une diminution de 29,9%. Le nombre de crédits pour d’autres destinations (-876) a quant à lui reculé de 19,2%.
Seul le nombre de contrats de crédit pour la rénovation d’un logement a progressé au premier trimestre 2020, à savoir de 2,9% ou 378 crédits en plus par rapport au premier trimestre de 2019.
Par ailleurs, au cours du premier trimestre de 2020, le nombre de refinancements externes a connu une nouvelle progression de 13,6%. Plus précisément 7.400 refinancements externes ont été octroyés pour un montant total d’un peu moins d’un milliard EUR.
Le montant moyen d’un crédit pour l’achat d’un logement a augmenté au cours du premier trimestre 2020 jusqu’à atteindre 168.000 EUR. Il s’agit d’une augmentation de 11.000 EUR en deux ans.
Le montant moyen d’un crédit de construction a légèrement augmenté au premier trimestre 2020 pour atteindre 177.000 EUR.
Le montant moyen d’un crédit pour l’achat d’un logement + rénovation a, quant à lui, diminué au premier trimestre 2020, pour se fixer aux alentours de 189.000 EUR.
Au cours du premier trimestre 2020, presque 9 emprunteurs sur 10 (87,5%) ont opté pour un taux d’intérêt fixe ou un taux d’intérêt variable assorti d’une période initiale de fixité des taux de minimum 10 ans. Environ 10% des emprunteurs ont privilégié un taux d’intérêt variable assorti d’une période initiale de fixité des taux entre 3 et 10 ans. Le nombre d’emprunteurs ayant choisi un taux variable annuellement n’atteignait qu’environ 2,7%.
Compte tenu des taux d’intérêt toujours très faibles (voir graphique ci-après), les consommateurs belges continuent donc de privilégier très largement la sécurité. Néanmoins, environ 12% optent pour un taux d’intérêt variable. Un nombre très restreint d’entre eux choisissent même encore un taux d’intérêt variable annuellement. Mais la législation protège aussi particulièrement le consommateur qui opte pour un taux d’intérêt variable. C’est ainsi que ce taux ne peut, après adaptation en fonction de l’évolution des indices de référence applicables, jamais excéder le double du taux d’intérêt initial.
Le secteur du crédit est et demeure conscient qu’une grande prudence doit présider à l’octroi de crédit hypothécaire et qu’un octroi de crédit responsable doit demeurer le principe de base absolu. A cet égard, le secteur est donc en phase avec les autorités de contrôle : les prêteurs doivent faire preuve de toute la prudence qui s’impose afin, d’une part, d'éviter au maximum que les emprunteurs individuels ne contractent des prêts excessifs et, d’autre part, de préserver la stabilité financière.