28 mars 2019 - 11 min de lecture
Le secteur financier est en pleine transformation. L'évolution de la technologie est au cœur de cette métamorphose. Ce changement a bien entendu un impact sur les collaborateurs de notre secteur. Pour mener à bien cette transformation, Febelfin lance aujourd'hui, conjointement avec le CNE-LBC et le SETCa-BBTK, le projet « Mobilité des talents ». Dans le cadre de ce projet, les collaborateurs du secteur bancaire qui se retrouvent dans une impasse chez leur employeur sont accompagnés dans la transition vers une nouvelle fonction mais aussi dans la transition vers un emploi en dehors du secteur financier.
Une étude de McKinsey montre que d’ici cinq ans, environ 7.500 personnes n’auront plus la possibilité de remplir la fonction qu'elles exercent aujourd'hui. Près de 40 % des emplois actuels du secteur seront différents ou disparaîtront d'ici 2025. Une étude de Roland Berger indique que le nombre de postes dans le secteur restera stable au cours des dix prochaines années.
Beaucoup de fonctions actuelles dans le secteur financier sont donc en voie de disparition. Néanmoins, autant de nouveaux emplois sont appelés à se créer. Cette transformation des métiers est davantage liée à la fonction qu'à l'âge. Les jeunes adultes seront donc également éligibles dans le cadre du projet de Mobilité des talents.
Ce projet s'adresse en premier lieu aux collaborateurs qui risquent de perdre leur emploi à court terme. Il vise par ailleurs aussi les collaborateurs qui ne peuvent plus faire face au rythme élevé qu’implique le numérique et à qui l’accompagnement professionnel offre une occasion d’orienter leur carrière dans une nouvelle voie.
La particularité de ce projet est son approche sur mesure. Ceux qui y participent bénéficient d'un coaching individuel, d'une formation et peuvent effectuer un stage. A cette fin, le secteur travaille en collaboration avec différents partenaires spécialisés dans l’encadrement des carrières, la formation et la remise à l’emploi.
L'objectif est de maintenir les employés en poste plus longtemps dans le cadre d'une carrière stimulante et durable. L’idée est que ces personnes continuent à travailler avec enthousiasme et continuent de se développer tout au long de leur parcours professionnel.
Les employés des banques qui rejoignent le projet de Mobilité des talents se retrouvent souvent dans un secteur qui a du mal à pourvoir ses postes vacants mais qui a des emplois intéressants à offrir. C'est avec ces secteurs que Febelfin conclut des accords de collaboration. Le secteur des soins de santé est le premier avec lequel un tel accord a été signé. La période d'essai s'étendra d'avril à septembre 2019.
Le secteur financier devient de plus en plus un secteur technologique au sein duquel les innovations se succèdent rapidement. Bon nombre des rôles qu'une banque remplit aujourd'hui vont cesser d’exister. Cela a évidemment un impact sur les collaborateurs des banques. Demain, ils auront besoin de compétences différentes de celles d'aujourd'hui. Certaines fonctions seront amenées à changer, voire à disparaître.
Dans un premier temps, les banques misent sur des plans de mobilité interne. Les employés perdant leur emploi seront accompagnés vers une autre fonction au sein de la banque. Mais avec la numérisation, le fossé au niveau des qualifications et des compétences ne cesse de s'élargir. Il devient par conséquent de plus en plus difficile d’offrir de nouveaux défis aux employés des banques.
C’est ainsi qu’en collaboration avec les syndicats chrétiens et socialistes et divers spécialistes opérant dans le monde de l'éducation et de l'emploi, le secteur a développé le projet de Mobilité des talents.
Ce projet accompagne les employés des banques d'un emploi à un autre, aussi et surtout en dehors du secteur financier. Cet accompagnement se fait sous la forme d'un coaching individuel, de formations et de stages.
Les collaborateurs qui sont actuellement confrontés à une restructuration ne franchissent pas encore le pas vers une mobilité externe. Souvent parce qu'ils se trouvent dans une cage dorée. La question est : qu'est-ce qui est le plus important, un nouveau défi intéressant à relever ou conserver le même revenu ? L'ambition du projet de Mobilité des talents est claire : guider les gens vers un emploi dans lequel ils se sentiront bien et continueront de travailler avec enthousiasme.
La Mobilité des talents est là pour les collaborateurs qui risquent de perdre à court terme leur emploi car leur fonction est condamnée ou parce qu'ils n'ont plus les compétences adéquates.
Mais le projet s'adresse aussi aux collaborateurs qui reconnaissent eux-mêmes ne plus être en mesure de suivre le rythme élevé du changement. Il est nécessaire que les gens adoptent à l'avenir une attitude plus proactive leur offrant les clés pour oser se réinventer.
La Mobilité des talents est donc liée à la fonction, bien plus qu'à l'âge. Les jeunes adultes sont de ce fait aussi concernés.
Plus que l'âge, c'est l’envie de se lancer dans un nouveau projet qui est déterminante : pour se développer, élargir ses horizons, utiliser ses propres connaissances en écrivant un nouveau scénario, et ce, sans se perdre soi-même. Ce n'est pas pour rien que le slogan du projet de Mobilité des talents est : "Un autre job ... Toujours vous-même".
Avec le projet de Mobilité des talents, le secteur financier n’entend pas se limiter aux obligations légales en matière de licenciement et d'outplacement. Le coaching et l'accompagnement sont pour lui aussi essentiels.
Les petites et les grandes banques peuvent prendre part à ce projet. Chaque banque choisit elle-même la ou les formule(s) qu'elle propose et les collaborateurs qui peuvent rejoindre l’initiative. L'employé décide lui-même s'il franchit effectivement le pas.
Le collaborateur reçoit 16 heures de coaching individuel pendant une durée maximale de six mois. Un plan d’action et de développement personnel est élaboré avec un coach.
L'employeur peut octroyer un budget de formation ou il est possible d’opter pour un apprentissage en milieu de travail. Cela signifie que le collaborateur a jusqu'à 3 semaines d’essai chez un futur employeur. Cela lui permet d’acquérir de l'expérience et de voir s'il aime le nouveau métier qu’il approche.
La formule 2 consiste elle aussi en un programme de coaching individuel avec, en option, formation et apprentissage en milieu de travail.
La différence avec la formule 1 tient au fait que le collaborateur peut s’essayer à un nouvel emploi pendant une période allant jusqu’à 3 mois.
Les employés expérimentés peuvent utiliser la plate-forme Experience@Work pour partager leurs connaissances et expérience avec d'autres employeurs pendant une période donnée, sans avoir à renoncer à leurs avantages actuels.
Les employés restent salariés de la banque. C’est le nouvel employeur qui paie la banque.
Un certain nombre de banques, comme KBC et Crelan, utilisent déjà cette plate-forme actuellement, mais désormais, elle sera organisée au niveau sectoriel. Plus de 800 offres d'emploi sont publiées chaque année sur Experience@Work. Il s'agit principalement d'emplois dans le secteur social et non marchand, mais de plus en plus souvent aussi dans le secteur marchand.
La plate-forme Bridge to Work, également organisée au niveau sectoriel, s'adresse en priorité aux collaborateurs seniors qui souhaitent s'engager activement auprès d'employeurs à la recherche d’expériences spécifiques.
Si le collaborateur trouve un emploi qui lui convient, il sera inscrit au registre du personnel du nouvel employeur, qu'il soit lié ou non à une formule de départ anticipé auprès de son employeur précédent.
La transition vers le registre du personnel du nouvel employeur peut se faire du jour au lendemain. Une combinaison avec une période d'essai (gratuite) et un paquet minimum de coaching est possible.
Dans le cadre de chacune de ces quatre formules, le collaborateur peut faire appel au marché de l'emploi numérique TalentBuzz. Il peut y créer son profil, contenant son CV, ses évaluations précédentes, le tout augmenté de quelques tests. Ce profil sera mis en vis-à-vis des postes vacants sur la plate-forme. TalentBuzz donne également aux collaborateurs l'occasion de prendre conscience des compétences qui leur font défaut et de voir comment y remédier par des formations.
Les bases d'une collaboration avec les services de l'emploi en Belgique ont été établies.
Le secteur financier conclut des accords de collaboration avec des secteurs qui rencontrent des difficultés à attirer le personnel adéquat mais qui ont des emplois attrayants à proposer.
Chaque secteur est rencontré séparément pour déterminer si une collaboration est possible et dans quelles conditions. Les secteurs qui connaissent une forte pénurie de personnel, en particulier, imposent souvent des exigences en matière de diplôme et/ou pratiquent d'autres statuts. Des négociations sont alors nécessaires pour développer conjointement un trajet de coaching cohérent.
Jusqu'à présent, un protocole d'accord a été conclu avec le secteur de la santé. Une période d'essai est prévue d'avril à septembre 2019.
Les employés qui souhaitent intégrer le projet seront rémunérés par le biais de leur contrat avec l'établissement de soins. Les formations éventuelles seront financées par le Fonds Paritaire du secteur de la santé. L’indemnité de rupture avec la banque sera versée.
Des discussions sont également en cours avec plusieurs autres secteurs.