22 octobre 2020 - 7 min de lecture
Les cybercriminels recherchent sans cesse de nouveaux moyens de leurrer leurs victimes. Depuis peu, ils essaient de les dépouiller en recourant à une nouvelle arnaque : la fraude aux comptes dits à sécurité renforcée. Ils commencent ainsi par envoyer un message de phishing en vue d’accéder au compte de la victime. Puis, ils appellent leur cible en lui conseillant de transférer son argent sur un compte « à sécurité renforcée ». Actuellement, ce sont particulièrement les seniors qui sont visés. Febelfin insiste sur le fait que ces messages et appels téléphoniques sont toujours des impostures : une banque ne demandera jamais à ses clients de codes personnels, ni ne les incitera à de tels virements, que ce soit par e-mail, téléphone, sms ou via les médias sociaux.
Étape 1 : message de phishing
La fraude au compte à sécurité renforcée débute souvent par un message de phishing (par e-mail, sms, via Whatsapp, les médias sociaux, ...). Ce message contient un lien vers un faux site web. Sur ce site factice, le cybercriminel demande un certain nombre de données à sa victime, comme son nom, son numéro de téléphone, son numéro de carte et ses codes bancaires personnels. Ces codes bancaires vont lui permettre d'accéder au compte de sa victime, d'effectuer des transactions frauduleuses et de recueillir des informations qu'il va ensuite utiliser lors de l'appel téléphonique.
Étape 2 : appel téléphonique
Le cybercriminel appelle sa victime. Et ce sont souvent des seniors qui sont dans sa ligne de mire, car généralement, ils ont accumulé au fil des ans un certain capital et en même temps, ils ne sont pas trop familiers des escroqueries en ligne et par téléphone.
Le cybercriminel se fait passer pour un membre du personnel de la banque et informe le/la client/e que son compte a fait l’objet d’une fraude. Il met tout en oeuvre pour essayer de gagner la confiance de sa victime. Il peut ainsi évoquer le solde du compte ou faire référence à une transaction qu'il a lui-même effectuée. Cela peut même aller jusqu’à l’usurpation du numéro de téléphone de la banque (la victime voit s’afficher sur son téléphone le vrai numéro de sa banque alors qu’elle est bel et bien l’objet d’une arnaque). Tout cela n’est rendu possible que par le fait de la communication par ce/cette client/e de ses codes personnels au fraudeur dans la foulée du message de phishing antérieur.
Pour « lui éviter le pire », le cybercriminel conseille à sa victime de transférer son argent vers un nouveau compte, dit à sécurité renforcée, qui vient juste d’être ouvert pour elle. Si le ou la client/e effectue ce virement, l’opération est un succès pour le fraudeur. Car le fameux « compte à sécurité renforcée » ne sert qu’à transférer le butin à l’escroc.
Febelfin a réalisé une vidéo présentant un exemple d'un appel téléphonique de ce genre.
Les experts en sécurité des banques suivent pied à pied les techniques de fraude au fur et à mesure de leur apparition. Mais le client a lui aussi des clés importantes en mains.
Conseil concret face à ce type de contact : un signal d’alarme doit retentir en vous si l’on vous demande de transmettre vos codes personnels ou de transférer votre argent vers un compte tiers. Peu importe que la demande vous arrive par e-mail, par sms ou par téléphone. La banque ne prendra jamais contact de cette manière avec vous, en tant que client-e, pour vous signaler un problème avec votre compte. Elle ne vous demandera jamais non plus de transmettre vos codes bancaires personnels ou de transférer votre argent vers un autre compte.
Par ailleurs, les règles générales continuent de s'appliquer pour déjouer ces pratiques frauduleuses :
Si vous avez malgré tout donné suite à l’invitation des cybercriminels, il convient de respecter la procédure suivante :