29 novembre 2022 - 7 min de lecture
Bruxelles, 29 novembre 2022 – Febelfin lance aujourd’hui une campagne qui vise à sensibiliser les jeunes et leurs parents aux dangers de la fraude en ligne et au phénomène des mules financières. Une mule financière met son compte bancaire et/ou sa carte bancaire et ses codes à la disposition de criminels. Les jeunes passent, en effet, beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, où ils sont confrontés au quotidien à des publicités ou à des messages qui leur promettent un moyen rapide de gagner des sommes d’argent importantes. Y réagir sans réfléchir peut toutefois bouleverser leur vie en quelques secondes. Outre la sensibilisation des jeunes, l’objectif de la campagne est aussi d’aider les parents à faire prendre conscience à leurs enfants qu’il n’est pas possible de gagner autant, aussi rapidement.
« L’enquête que nous avons menée cette année avec le bureau d’étude IndiVille démontre qu’il importe plus que jamais de sensibiliser en permanence à la fraude en ligne et d’aider les gens à identifier les messages frauduleux. À travers la gigantesque affiche que nous présentons depuis hier sur la place de la Bourse, à Bruxelles, et qui illustre une publicité douteuse, nous transposons dans la vie réelle les publicités en ligne auxquelles les jeunes sont régulièrement confrontés. Nous espérons ainsi faire une forte impression et susciter la légitime indignation des passants. En surfant sur www.moremoney.be, vous verrez une vidéo relatant l’histoire d’Arto avec le message : “L’argent facile ? Ça n’existe pas. Et ce qui semble trop beau pour être vrai se confirme bien souvent”. Par ce biais, nous voulons surtout souligner l’importance de se protéger, mais aussi de protéger les autres contre la fraude en ligne », affirme Karel Baert, CEO de Febelfin.
IndiVille onderzoek februari-maart 2022, op een representatief staal van de Belgische bevolking n: 2164 NL/FR enquêtes, leeftijd 16-79
Trop de jeunes font encore preuve d’insouciance en matière de sécurité en ligne. L’enquête révèle qu’un quart des jeunes (25 %) de 16 à 30 ans ont partagé des données financières sans être vraiment à l’aise, au cours de l’année écoulée. Ce chiffre marque une forte augmentation de 8 % par rapport à 2021, mais aussi une grande différence avec les Belges de manière générale (11 %). En outre, 16 % des jeunes interrogés divulgueraient tout simplement leurs codes bancaires sans hésiter si leur « banque » les demandait. Un jeune sur quatre (24 %) en Belgique n’a, par ailleurs, jamais entendu parler du phishing. Une note positive, toutefois : ce nombre est en baisse par rapport aux 30 % de 2021.
L’argent facile ? Ça n’existe pas. Et ce qui semble trop beau pour être vrai se confirme bien souvent. Par ce biais, nous voulons surtout souligner l’importance de se protéger, mais aussi de protéger les autres contre la fraude en ligne.
Le manque de sensibilisation des jeunes à l’importance de la sécurité en ligne les rend plus susceptibles de devenir des mules financières. Il ressort de l’enquête que pas moins de 16 % des jeunes sondés seraient, en outre, prêts à donner leur carte bancaire ou leurs coordonnées bancaires à une personne qu’ils ne connaissent pas en échange d’argent. C’est 7 % de plus par rapport à l’année dernière. En outre, il apparaît que pas moins de 10 % des jeunes interrogés ont déjà été approchés pour devenir une mule. Ce chiffre était encore de 6 % en 2021. Le phénomène est donc en forte expansion : les criminels recrutent les jeunes à la porte de l’école, dans les lieux festifs ou les gares, mais aussi en ligne.
Le problème est que très peu de jeunes savent exactement ce qu’est une mule financière. Près de 8 sondés sur 10 n’en ont, en effet, aucune idée. À peine 22 % des répondants savent de quoi il s’agit, mais ne sont que peu conscients des risques qui vont de pair.
Point étonnant : 14 % des jeunes interrogés pensent que cette pratique n’est pas une infraction pénale. En prêtant une carte bancaire et des codes, les mules participent toutefois au blanchiment d’argent, qui est punissable. « Les criminels vous indiquent ce que vous devez faire et vous font miroiter les montants que d’autres ont déjà gagnés de cette manière. Tout est censé être parfaitement sûr, mais gagner de l’argent facile n’est jamais sans risque et souvent très dangereux, même si cela ne semble pas être le cas à première vue », avertit Stijn De Ridder de la police d’Anvers.
Arto est l’un des jeunes qui sont tombés dans le piège des cybercriminels. Sa mère témoigne : « Mon fils a été approché sur les médias sociaux (Snapchat), il y a quelques années, par quelqu’un qui voulait utiliser sa carte bancaire en échange de 9 000 euros. Il s’est braqué sur ce montant et a accepté, avec des conséquences désastreuses à la clé. Une fois l’argent sur son compte, tout a été bloqué et nous avons perdu le contrôle de son compte bancaire et de sa carte. Le cauchemar ne faisait pourtant que commencer. Nous ne comptons plus les cartes bancaires, les colis et les commandes passées au nom d’Arto. Il a été menacé et même enlevé à deux reprises. Différentes enquêtes pour des faits de phishing sont en cours à son encontre, car les escrocs utilisent son nom et ses coordonnées pour faire d’autres victimes. Les cybercriminels nous rendent la vie infernale, nous avons déjà perdu un total de 50 000 euros. »
Les parents sont souvent trop peu conscients des véritables dangers qui vont de pair avec des médias sociaux pas si innocents. Avec cette campagne, Febelfin entend mettre ces risques en lumière afin de les éviter à l’avenir.