Le graphique ci-dessous montre que l’évolution d’une année sur l’autre a connu un tassement en 2019. Abstraction faite du bref bond positif au début de l'année 2020, au moment où les grandes entreprises, essentiellement, ont tiré sur leurs lignes de crédit pour disposer de suffisamment de liquidités dans cette situation incertaine, la croissance annuelle de juin à décembre 2020 a été à nouveau plus faible.

Au quatrième trimestre 2020, le nombre de demandes de crédit présentées par les entrepreneurs était inférieur de 9,5 % à celui de la même période de l'année précédente. Il s'agit de la huitième baisse consécutive. En montant, la contraction a été plus importante, à savoir de 22,8%, ce qui représente la neuvième baisse consécutive.

La possibilité offerte aux entreprises touchées par la crise du coronavirus de reporter le remboursement de leurs crédits et le soutien qu'elles reçoivent des autorités font que ces entreprises ont moins besoin de nouveaux crédits.

L'enquête sur les crédits bancaires (BLS) de la Banque nationale de Belgique (BNB) a également révélé une baisse de la demande de crédit au quatrième trimestre 2020. En particulier, la demande de crédit des entreprises pour financer des investissements fixes, des stocks et le fonds de roulement a diminué.

C'est ce qui ressort également de la mise à jour mensuelle de l'ERMG de la BNB (éditions du 17 novembre 2020 et du 16 février 2021) dans laquelle les entreprises ont indiqué que la crise du coronavirus aurait réduit ou allait réduire leurs investissements de 25 % en 2020, de 20 % en 2021 et de 12 % en 2022.

Un pourcentage positif (négatif) dans le graphique ci-dessous correspond à une augmentation (diminution) de la demande de crédit. Un pourcentage nul correspond à une stabilisation.

Le nombre de crédits octroyés a diminué au quatrième trimestre 2020 de 12,3 % par rapport au même trimestre de l'année précédente. Les montants accordés ont été inférieurs de 9,5 % à ceux du même trimestre de l'année précédente.

Le degré de refus a légèrement augmenté par rapport à celui du quatrième trimestre des trois années précédentes, mais il reste à un niveau historiquement bas. Compte tenu de la situation économique et sanitaire difficile, qui a certainement un impact négatif sur la qualité de très nombreuses demandes de crédits, il est remarquable que le degré de refus n'augmente pas davantage.

L'enquête trimestrielle de la Banque nationale de Belgique (BNB) montre que la perception des freins au crédit par les entreprises s'élevait à 13,9 % en janvier 2021. Le pourcentage est passé de 5,0 % en janvier 2020 à 16,3 % en avril 2020 et est redescendu à 13,9 % en janvier 2021. Cela signifie que la perception des freins au crédit est toujours considérablement plus faible que pendant la crise bancaire de 2008 - 2009.

Seules les petites entreprises ont estimé en janvier 2021 que les conditions de crédit avaient évolué défavorablement. L'étude de l'ERMG (édition du 16 février 2021) montre que ce sont principalement les petites entreprises (et les indépendants) qui ont des difficultés à obtenir un crédit bancaire, surtout lorsqu'elles appartiennent aux industries les plus touchées.

Une baisse sur le graphique ci-dessous témoigne de l'amélioration systématique de la perception des freins au crédit. Plus la courbe est basse, moins les entrepreneurs estiment percevoir de freins au crédit.

Selon les données de la BNB, le taux d'intérêt moyen pondéré sur les nouveaux crédits aux entreprises en décembre 2020 se situait au niveau très bas de 1,44% (contre 1,42% en novembre 2020). Depuis avril 2019 déjà, le taux d'intérêt moyen pondéré oscille autour de 1,50 %.