5 décembre 2025 - 3 min de lecture
Tout en approuvant pleinement l’engagement de l’Union européenne à soutenir les efforts de reconstruction et de défense de l’Ukraine, Febelfin appuie entièrement la position du gouvernement belge dans les discussions européennes concernant l’utilisation des avoirs souverains russes immobilisés, détenus principalement chez Euroclear, comme garantie pour un prêt destiné à financer les réparations en Ukraine. L’approche proposée suscite de vives préoccupations au sein du secteur financier belge et comporte un risque imprévisible pour la stabilité du pays.
Si l’objectif de soutenir l’Ukraine ne peut être remis en question, cette initiative pourrait entraîner des risques juridiques, financiers et réputationnels considérables pour la Belgique, l’Union européenne et ses institutions financières. Les grands investisseurs internationaux, y compris les fonds souverains et les banques centrales, suivent de près l’évolution de la situation. S’ils devaient en arriver à conclure que les avoirs détenus auprès d’institutions financières européennes (comme Euroclear) ne sont plus sûrs et pourraient être confisqués, ils pourraient décider de retirer leurs fonds, provoquant une sortie massive de capitaux.
En liant la levée des sanctions à l’éventuelle obligation future de la Russie de payer des réparations, la proposition risque d’être perçue comme une confiscation des réserves des banques centrales, ce qui porterait atteinte aux droits de propriété et à l’État de droit. De nombreux actifs appartiennent à des entités privées et à des investisseurs internationaux, ce qui accroît la probabilité de litiges juridiques et de mesures de rétorsion. Les inquiétudes sont renforcées par le refus de la BCE de fournir un filet de sécurité, ce qui traduit des doutes quant à la compatibilité de la proposition avec les cadres de stabilité et de gouvernance de l’UE.
À long terme, cette approche compromet la confiance dans la Belgique et l’Union européenne en tant qu’environnements financiers sûrs et stables. Elle pourrait nuire au climat d’investissement, accroître les écarts de taux souverains et augmenter les coûts d’emprunt. Elle pourrait également affaiblir l’efficacité des sanctions futures, les pays étrangers cherchant à éviter de placer leurs avoirs en Belgique et en Europe.
En résumé, bien que nous soutenions pleinement les efforts visant à aider l’Ukraine, nous exhortons les décideurs européens à prendre en considération la position belge et à privilégier des solutions de financement alternatives qui préservent l’intégrité juridique de l’UE, sa stabilité financière et sa crédibilité internationale. Nous appelons également toutes les parties prenantes économiques en Belgique à exprimer leur soutien à la position d'Euroclear ainsi qu'aux efforts du gouvernement belge pour protéger la stabilité de l’économie nationale. Nous devons préserver la confiance internationale dans les institutions financières belges et européennes, ainsi que garantir la stabilité future de la Belgique.