​​La colonne vertébrale de l’économie belge une nouvelle fois durement touchée​

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24 novembre 2025 - 5 min de lecture

Febelfin prend connaissance de l'accord budgétaire conclu par le gouvernement. Nous nous félicitons que les mesures structurelles nécessaires pour le pays aient été prises et comprenons parfaitement qu'en période de contrainte budgétaire, chacun doive faire sa part. Cependant, la décision de faire à nouveau supporter au secteur bancaire une contribution supplémentaire de 150 millions d'euros par an à partir de 2026, s’ajoutant à l'augmentation déjà considérable de la taxe bancaire prévue dans l'accord de gouvernement, est sans précédent. Car le secteur bancaire paie déjà plus que sa « juste part ».  

Les charges supplémentaires sont disproportionnées et incompatibles avec l'ambition politique de ne pas augmenter davantage la pression fiscale sur les entreprises. Avec cette augmentation considérable de la taxe bancaire, le gouvernement s’en prend à nouveau à un seul secteur, alors que les banques jouent un rôle crucial dans le soutien aux ménages, aux entreprises et à l'économie belge en général. Par ailleurs, cette hausse des taxes nuisent aux objectifs de la Commission européenne en matière de compétitivité et en termes d'investissements économiques nécessaires. 

Cet alourdissement fiscal intervient en outre à un moment où les banques doivent déployer des efforts considérables pour mettre en place la taxe sur la plus-value, alors qu'il n'existe pas à ce jour de cadre juridique clair. Les banques investissent actuellement des millions d'euros et des milliers d'heures de travail pour rendre possible cette taxe sur la plus-value. Il est inconcevable que le secteur bancaire se retrouve de surcroît pénalisé financièrement. 

 

Plus de 6 milliards d’euros en 2025

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2025, le secteur bancaire apportera au total plus de 6 milliards d'euros d'impôts et de contributions aux finances publiques belges, dont plus de 1,7 milliard d'euros de contributions spécifiques au secteur. La taxe bancaire s'élevait déjà à plus d'1 milliard d'euros et sera donc à nouveau majorée de 150 millions d'euros par an.  

Cette hausse fiscale s'ajoute à l'augmentation considérable de la taxe bancaire déjà entérinée par l'accord de gouvernement. Celui-ci prévoit en effet de pérenniser les recettes du système de garantie des dépôts à partir de 2027 en les convertissant en une nouvelle taxe. Tout cela revient à instaurer un nouvel impôt sur les dépôts d'épargne et les services bancaires de détail classiques. Cette mesure est sans précédent en Europe et touche au cœur même des services financiers pour les citoyens et les entreprises.

 

La compétitivité et les investissements toujours sous pression

 

Par rapport à d'autres secteurs et à d'autres pays européens, le secteur financier belge est soumis à une pression fiscale exceptionnelle. De plus, la rentabilité des banques belges est plutôt faible dans le contexte européen et celle-ci se trouve même désormais en queue de peloton en Europe, notamment en raison de la pression fiscale excessive qui écrase notre secteur en Belgique. Accroître encore cette pression par le biais d’une imposition récurrente est contre-productif et prive nos banques belges de toute leur force de frappe dans une Europe qui entend miser toujours davantage sur sa compétitivité et le renforcement de ses marchés de capitaux. Outre l'introduction déjà prévue de la taxe sur la plus-value, le doublement de la taxe sur les opérations de bourse va également à l'encontre de l'objectif de ce gouvernement de stimuler les investissements et d'activer les marchés des capitaux. 

 

Un secteur sain est indispensable, il y va de l’intérêt général 

 

Febelfin met en garde contre le fait que les alourdissements successifs des charges pèsent durement sur la compétitivité du secteur financier belge. La stabilité et la prévisibilité sont essentielles à un climat d'investissement sain, et nécessaires pour que les banques puissent remplir leur rôle essentiel dans la société : soutenir les investissements, financer l'innovation et aider les ménages et les entreprises. 

Une contribution équilibrée aux finances publiques ne peut se concevoir qu'en respectant le rôle assumé par les banques au quotidien en faveur des ménages, des entreprises et des pouvoirs publics. Un secteur bancaire fort, résilient et compétitif est essentiel à la croissance économique durable et à l'emploi en Belgique.